Lorsque M. s’est approchée de moi, l’air autour de nous s’est épaissi, comme si chaque respiration devenait plus lourde, plus chargée.
La musique semblait s’être éloignée.
Ou peut-être que c’est moi qui m’étais rapproché d’elle sans m’en rendre compte.

Ses yeux…
Ils n’étaient pas simplement bruns.
Ils avaient cette profondeur qui vous attrape et vous garde, comme si elle vous obligeait à rester pris dans sa ligne de mire.

Elle n’a rien dit au début.
Mais ce silence-là valait mille mots.

Sa main s’est posée, très lentement, sur mon avant-bras.
Un contact léger, presque innocent… sauf qu’il ne l’était pas. Je sentais clairement qu’elle contrôlait chaque geste, chaque millimètre, comme une prédatrice qui teste la réaction de sa proie.

Derrière elle, son mari observait.
Mais ce n’était pas une surveillance.
C’était autre chose… plus difficile à définir.
Il savait exactement ce qu’elle faisait.
Et il voulait qu’elle continue.

— Tu sembles tendu, m’a soufflé M., sa voix basse, presque glissée contre ma peau.

Je ne pouvais pas lui répondre.
Ma gorge était trop serrée.

Elle s’est rapprochée encore, à tel point que je pouvais sentir la chaleur de son corps sans qu’elle ne me touche vraiment.
Et c’était ça, le pire : elle ne me touchait pas.
Elle se contentait de frôler l’espace, exactement là où mon envie commençait.

Son regard est descendu un instant sur ma bouche, puis est remonté lentement, comme si elle savourait chaque détail de mon visage.
Je ne savais plus si je respirais encore.

— Tu veux me suivre ?
Elle n’avait pas besoin de demander.
Son ton indiquait qu’elle connaissait déjà la réponse.

Mais avant que je puisse bouger, c’est son mari qui a posé une main ferme sur mon épaule. Pas agressive. Pas possessive non plus.
Juste… ancrée.
Comme pour me rappeler qu ...

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