Le lendemain, je cherche du regard Patrick, alors que je suis assis sur un banc avec mes camarades.
Je l'aperçois au loin, assis avec le gros!
Ils sont redevenus, potes?
Puis je vois Patrick se lever, et se diriger vers les toilettes. 15 secondes après, Denis le suit.
J'arrive à voir que Patrick fait une drôle de tête.
Je me lève pour le rejoindre et l'attendre devant l'entrée des chiottes, quand je vois Denis entrer.
Intrigué, je le suis, en arrivant à l'angle, j'ai le temps de voir la porte de la dernière cabine.
Je fais comme si j'allais aux urinoirs en suivant du regard le gros. Il se dirige droit vers la dernière cabine, et je me dépêche avant qu'il n'y entre.
- t'as pas vu qu'il y a déjà un mec?
Il fait l'étonné et referme la porte.
J'attends qu'il prenne une autre cabine et j'ouvre la porte.
Je vois Patrick assis les pieds sur le couvercle des chiottes, toujours avec sa sale tête.
Il relève la tête et son visage s'illumine en me voyant.
Je lui fais signe de sortir.
Arrivés dehors, je lui chuchote
- putain, pourquoi tu te laisses faire?
- j'ai peur de lui.
Je l'invite à rejoindre mon groupe.
Je fais les présentations, certains le connaissent déjà, depuis la primaire.
- le premier qui finit attend l'autre dans le hall.
Je sais très bien qu'il doit prendre sa petite sœur en rentrant.
Je lui fais comprendre que c'est juste pour le raccompagner.
L'heure venue, on prend la direction de l'école de sa sœur.
- putain, moi, un mec il m'oblige à le sucer, j'y plante les dents.
- il me frappe chaque fois qu'il sent mes dents.
- tu sais pas te défendre?
Il secoue la tête.
- qu'est-ce que tu fais demain aprem?
- y'a mes parents! Surpris.
- mais non! Je vais t'apprendre quelques trucs.
Samedi après midi, je plante les copains et je vais chez Patrick.
Il m'ouvre la porte en caleçon.
Il me tend la main, je lui fais 2 bises sur la joue.
- c'est comme ça qu'on se dit bonjour entre amis.
Il me répond juste avec un sourire.
Ses parents et sa sœur sont partis faire les courses et ils ne devraient pas tarder.
On reprend la discussion au sujet de se défendre.
- j'ai pris des têtes, j'en ai mis, et parfois, c'est match nul. Mais tu gagnes toujours.
- comment ça?
- du moment que tu te défends, tu gagnes au moins la tranquillité. Et des fois le respect. Et même, plus rarement, l'amitié.
- j'ai peur d'avoir mal!
- la honte, ou l'humiliation, ça fait encore plus mal. Et ça dure plus longtemps.
Il réfléchit.
- tu veux m'apprendre à me battre?
On apprend pas en quelques minutes à se battre.
Je lui donne quelques astuces comme se protéger le visage, et quand le mec envoie son poing, tu envoies le poing opposé, que tu sois droitier ou gaucher. Chaque coup affaibli l'adversaire.
Après le plus simple, c'est de mettre le gars à terre et le bourrer de coup.
- apprends-moi ça, au moins!
On s'amuse à la lutte, et le pauvre, se retrouve toujours à terre. Il n'y met vraiment pas du sien.
À un moment où il est à terre, je lui attrape les parties avec les dents.
Il se met à crier de peur, quand son père ouvre la baie vitrée.
- oh ça va, ouais?
On se redresse surpris.
- ça va, papa, on s'amuse.
Heureusement que je n'ai pas eu l'idée de lui baissé le short.
- c'est un copain.
- vous pouvez vous faire mal à ce jeu-là!
Sa mère arrive juste derrière.
- oooh! Regarde ton short maintenant! Allez file le changer.
- excusez-moi, j'ai oublié qu'il était en blanc.
Ils se détendent, je donne mon prénom et je leur indique où j'habite. Pratiquement des voisins.
Patrick reviens avec un autre short.
Il explique qu'on se connait au bahut.
- il est déjà venu à la maison. Même que à cause de lui, Patrick a oublié de venir me chercher!
Putain! Ne parle pas trop, toi.
- ooh, c'est pas grave! Il faut que tu apprennes à rentrer toute seule!
- mais c'est dangereuuuux!
- et comment je fesais, moi?
On me propose de passer l'aprem avec eux, ce qui fait plaisir à Patrick.
À un moment, les parents décident d'aller faire une petite sieste.
- crapuleuse, à ton avis?
- ta gueule et prend exemple!
- y'a du linge blanc!
- oh! Un jour il sera gris, puis noir!
On éclate de rire.
- de quoi vous parlez?
- de mon short!
Vient le moment où je dois rentrer.
Patrick me raccompagne à la porte.
Je lui fais la bise.
Il ferme la porte derrière nous.
- pas comme ça!
En s'appuyant le dos contre la porte.
Je vérifie qu'on ne peut pas être vus.
Je lui roule une longue pelle et je m'en vais.
- Thierry!
- oui?
- mercredi, je m'en fou si j'ai mal!
Samedi soir et dimanche sont longs.
Lundi et mardi, je ne vous en parle pas.
Juste quelques petites minutes à la cour de récré.
Le mercredi, un putain de mal au bas-ventre; mais c'est pas juste la vessie.
Il m'attend à la sortie et on prend la route.
On fait le chemin ensemble, mais y'a trop de monde pour se parler clairement. Genre:
- la fenêtre est ouverte, j'espère que le courant d'air passera.
Je ne comprends pas de suite.
- mais j'espère que qu'il ne me fera pas trop mal.
Je crois comprendre.
Je ralentis le pas.
- qu'est-ce que tu veux dire?
- tu verras!
Avec son putain de sourire.
A peine la porte fermée à clé derrière nous, il lâche son sac à dos et colle ses lèvres contre les miennes.
- je t'ai menti, mais c'est pour te faire plaisir!
Il m'entraîne vers sa chambre en me tenant la main.
- je comprends rien! Depuis le début!
Sans répondre, il me roule une galoche et on passe la porte de sa chambre.
Il ouvre un tiroir de son bureau et en sort un petit tournevis
+ Mais non !
- mais si!
- mais tu as vu la taille?
- ben quoi?
Je lui attrape la main pour la glisser dans mon slip.
- ouais, et alors.
- mais merde, c'est quoi ce tournevis? Une brosse à dents, c'est plus gros!
Il change de tête, et moi aussi.
- c'est pas grave! On essaie mercredi prochain!
On s'allonge à poil sur son lit, il pose sa tête dans le creux de mon épaule, une main sur ma poitrine.
- mercredi prochain, y'a ma sœur!
- c'est pas grave, je commence avec elle!
- t'es con!
- ah ouais? Tu parles comme ça à Denis?
- je préfère la moitié de toi que 10 comme lui !
Je sais pas ce qu'il me prend.
- je t'aime!
Droit dans ses yeux verts.
- je sais! C'est pour ça que tu seras le premier!
Je le regarde droit dans les yeux.
- c'est parce que je t'aime que je préfère que tu sois prêt!
- c'est parce que je t'aime, qu'on le fera aujourd'hui! Je t'ai fait une promesse, je veux la tenir! Et on sait jamais! Si ce connard me presque un jour où on est que tous les deux!
Je ne sais plus quoi dire.
Je laisse parler pendant que je réfléchis.
- imagine qu'un jour tu n'arrives pas à temps!
- .....
- imagine qu'il ait le temps!
-.......
- au fait, c'est quoi cette histoire d'huile et de mordre le coussin?
- ça fait quand même mal!
- je m'en fou! Je veux que tu sois le premier!
- ça, c'est une preuve d'amour!
Un bécot pour lui répondre.
- au fait! Je t'ai fait mal la dernière fois!
- il faut que je te dise. Tu n'es pas le pr ...

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