Sucette boulevard et puis plus...

C'était il y a longtemps, bien avant les capotes, dans un centre commercial de la banlieue parisienne. On passait la poissonnerie, et l'on se dirigeait vers des bâtiments plus luxueux que les autres, plus arborés. Certains ne le remarquaient pas, mais il y avait, sur la droite, des toilettes publiques.

Elles étaient en effet dissimulées. Il n'y était jamais entré ; La porte était discrète. A force de passer devant, il avait remarqué des gens sortir et entrer. Très majoritairement des hommes. Jusqu'au jour où l'envie le prit : celle d'uriner. Il aurait certes pu attendre d'être arrivé chez lui, dans ce nouvel appartement qu'il habitait seul maintenant depuis un mois. Il avait vingt-trois ans et se lançait dans l'indépendance, quittant Maman et Papa. Il aurait pu attendre !

Il ne le fit pas : il entra ; la porte grinçait quelque peu. A l'intérieur, on aurait dit un couloir : trois urinoirs et deux cabines. Il n'y avait personne. Il jeta un coup d'oeil dans les cabines et remarqua un trou assez conséquent dans l'une des cloisons de séparation : il apprendrait plus tard qu'on les nommait : "glory holes" ; quelques graffiti aussi, des phallus, mais aussi des numéros de téléphone... Il alla vers les urinoirs et s'y soulagea. Comme beaucoup d'hommes, pendant qu'il urinait, il regardait au loin devant lui. En l'occurrence, c'était le mur. Le mur était décoré de nombre d'inscriptions ! Tout d'abord un très joli pénis, agrémenté de testicules conséquents ; le gland bien décalotté et le méat figurativement tracé. Un artiste était passé par là ; on voyait noté au-dessous : "Tu viens me sucer ? le vendredi, 13h...".

Il termina sa miction, secoua dûment l'engin ; il se surprit à le trouver gonflé. Il le remisa, le long de sa hanche, sur la droite : il n'aurait pas pu le replier entre ses cuisses, comme il le faisait souvent. L'engin était assez important et, en érection, frisait les dix-huit centimètres.
En ce lundi, il chassa ces idées de sa tête, il était en vacances pour la semaine. Pourtant, quelque chose n'allait pas.
Il prit l'ascenceur jusqu'au douzième étage.Il entra dans son deux-pièces duplex, descendit les escaliers et se campa dans le salon, le regard au loin, sur la banlieue et ses bâtiments colorés. Il n'en pouvait plus ! Il sortit son sexe et commença à le caresser... lentement d'abord. L'engin se dressa de suite et commença à lancer des alertes ! Ce n'était pas croyable, un tel niveau d'excitation ! Mais si ! et les jets de sperme jaillirent bien haut avant de se poser sur le tapis ! Il se dépêcha d'aller prendre une éponge dans la cuisine afin de nettoyer, encore tout parcouru des onde du plaisir ! Quatre spasmes ! Et puissants ! Il en tremblait encore.
Les jours suivent les jours ; Mercredi s'approchait ! Il était retourné aux toilettes et le graffiti n'avait pas disparu. Il se serait giflé d'avoir vérifié ! Qu'en avait-il à faire ? Le jeudi, il se rendit compte qu'il imaginait fort bien sucer l'écrivain... Il n'avait que l'expérience de ses copains de collège ; des expériences très innocentes, des branlettes de soulagement... Il leur arrivait d'aller dans la salle de bains et de jouir entre les cuisses l'un de l'autre ; de se prendre dans la bouche, mais sans mouvement, bien innocemment : ils n'étaient pas pédés, que diable, ils ne voulaient pas de jus dans la bouche !
Il n'était plus si sûr d'aucune des deux assertions. Il voyait maintenant comment il approcherait l'objet... A petits coups de langue... Pourvu qu'il soit assez gros ! Il avait sorti sa queue et la masturbait doucement, dégageant largement son prépuce et le refermant sur le gland en serrant le poing. Bien avant qu'il imaginât engloutir l'engin, le tapis se prit encore une régalade !
Et l'on était jeudi ! Qu'allait-il faire ? Arriver en avance ? Comment pourrait-il être sûr si c'était lui? A dieu va... Mais d'ailleurs, maintenant qu'il s'était soulagé, que son phallus débandait, il se demandait s'il irait... Il n'était pas pédé !
Le soir, un couple de copains venait dîner... Il se surprit à lorgner la braguette du mec et se dit qu'il n'était pas si sûr... Après tout, gamins, il s'en était fallu de peu qu'ils s'enfilassent... C'était un de ceux avec qui il s'amusait, jeunot... C'était bien oublié : sa nana était chouette. La sienne était partie, et une chatte ne le tentait plus guère. Tandis qu'une queue... Il se surprit à se dire qu'il ne s'était jamais fait pénétrer et pensa que ce devait être délicieux, une fois bien lubrifié. Il se rappela les jouissances entre les cuisses. Il parvint à se calmer et s'en alla dormir après le départ des copains... Il savait qu'il irait ! Le sperme dans la bouche... Il essaierait enfin !
Le lendemain matin se passa sans encombre... Que c'est bon lorsqu'on a décidé ! Mais qui donc allait-il trouver ? Qui pouvait bien chercher le plaisir dans les toilettes publiques ? Juste une aventure... Un... coup. Il ne se sentait pas l'homme d'un coup, et pourtant... Le plaisir sans suites...
A midi il alla boire un coup : un peu d'alcool lui ferait le plus grand bien, se dit-il, ça lèverait les barrière, les inhibitions, comme on dit dans le grand monde !
12h 55, il avait bu deux demis ; pas trop l'habitude : il se sentait très léger et détendu. Pas de partout ! ça le titillait fermement entre les cuisses. Il s'imaginait prendre le gland en bouche, et ça se dressait... C'était bientôt, très bientôt. Il poussa la porte des toilettes alors que treize heures sonnaient à l'horloge de la ville.

Il y avait quelqu'un à l'un des urinoirs, un homme de taille moyenne et du même âge que lui. Il se sentit figé... Que faire ? Il s'était arrêté dans le couloir et le fixait... L'autre lui rendit son regard, puis il se tourna un peu vers lui et il put apprécier l'objet de ses désirs. Elle était be ...

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