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Rachid mon voisin moi beur passif

Publié par : CHOBEUR le 28/03/2020

Rachid avait 59 ans, il attendait patiemment son tour pendant que je terminais avec un cadre qui ne souhaitait entendre mes explications quant au calcul de la cnav retraite.

« Ecoutez monsieur, vous avez demandé à mes rencontrer car vous ne compreniez pas la calcul de votre pension, maintenant, je prends le temps nécessaire pour vous donner tous nos éléments de calculs, je ne puis faire autrement. »

Il s’en alla promettant de faire un recours auprès du tribunal administratif.
Je suis blindé à ce niveau. Ce sont toujours les mêmes qui viennent réclamer un dû qui n’en est pas. Souvent l’usager prend un air dominant quand il s’agit d’une minorité qui est face à lui.
Nous rencontrons souvent ce problème dans l’administration, mais passons.

En revanche, pour mon Rachid, je savais que cela n’allait pas être le cas.
Responsable d’atelier il souhait rencontrer un responsable pour avoir plus d’explication. En effet il comptait repartir en Algérie pour passer sa retraite.
Bonjour Monsieur Rachid, je suis monsieur Karim responsable du pole retraite. Vous avez demandé à me rencontrer au sujet du temps que vous pouvez passer à l’étranger. Est-ce bien ca.

Il me toisait du regard,
- Vous parlez l’arabe ? de quelle origine êtes-vous ?
Je lui répondais en souriant que ce genre de questions étaient certes fréquentes mais que cela n’avait rien à faire dans nos échanges.
« je pense vous connaître, vous vous êtes installé sur Sainte Catherine au numéro 90 ? c’est bien ça.

Je restais étonné, Oui enfin, pourquoi cette question monsieur Rachid ?
J’habite au rez-de-chaussée monsieur Karim.

Très bien, je tombais donc sur un voisin, alors là, c’était bien la première fois.
Je suis arrivé dans la région de l’Oise il y a à peine 6 mois, promotion comme on dit.
J’ai quitté mon sud ouest où j’avais un équipe extraordinaire. Et j’avoue que pour la première fois je n’arrivai pas à trouver mes marques. J’en avais fait des régions en France et dans le Dom, mais là j’avoue que c’était particulier.

Monsieur Rachid, si vous souhaitez séjourner au bled comme vous dites , vous ne devrez pas dépasser les 6 mois réglementaires.

Il avait bien compris et je pense qu’il connaissait les textes.
J’en avais profité pour refaire son calcul, en effet j’avais remarqué un incident sur plusieurs trimestres.
Monsieur Rachid ne m’avait rien demandé cependant la conscience professionnelle l’avait emportée comme à chaque fois que je rencontre les usagers qui ne souhaitent plus échanger avec les conseilleurs qui leur sont attitrés.

Je lui demande de me fournir des pièces complémentaires pour les années 80 à 95. Et lui demande également de se rapprocher de pole emploi.
Nous avions calculé une retraite provisoire, et monsieur Rachid n’avait jamais vu les courriers que son conseiller avait posté dans son espace personnel.

« Mais je n’ai pas de l’internet, vous savez je suis certes responsable d’atelier mais c’est tout juste si …..

Très bien monsieur Rachid, nous sommes voisin non ? alors je passerai si vous le souhaitez pour prendre les pièces et vous ferez un retour une fois que j’aurai validé le nouveau calcul.

Très souvent ces personnes n’osent pas contredire ou contester.
Et de facto je pense que j’en plus pour eux.

19h00 je sonne donc au rdc de chez moi.
« Ah c’est vous, labess ?
Pour ne pas le vexer je lui réponds en arabe et lui dis que je suis également algérien.
« Ah un compatriote allez rentre » je viens de faire le ménage me lance-t-il avec un beau sourire qui exhibe de belles dents.

Rachid est plutôt un homme imposant, très brun une moustache bien drue.
Il doit mesurer 1,87 pour 75 kilos. Il est sportif. Dans l’appartement bien tenu, il vit seul depuis son divorce il y a 15 ans.
-Qu’est ce que je te sers ?
-On se dit tu ? vous ?
« Je préfère le tu, on est ami maintenant me dit il »
Je m’installe dans le salon et Rachid se pointe avec une belle bouteille de rouge.
Tu bois de l’alcool Karim
Moi, oui et le vin est mon meilleur remède à mes maux.

Ca veut dire quoi ca ?
-oh rien Rachid ce n’est qu’une expression.
Très bien mon ami, alors pour les papiers je t’ai tout préparé, ce matin je suis allé voir le pole emploi, je suis tombé sur un jeune très sympa, il m’a préparé les pièces que tu m’as demandées.

J’avais déjà eu un contact avec le pole emploi du coin et j’étais tombé aussi sur un jeune qui venait de Marseille, un jeune beur très professionnel.

Je lui dis : Le jeune en question il avait des lunettes avec une monture bleue c’est ca ?
Oui tout a fait , il m’a dit qu’il était algérien.

Décidément ce Rachid m’étonnait. Il avait ce besoin qu’on les expat de se rattacher à un lien qu’ils n’avaient plus. Une culture, un mot dans la langue maternelle etc.

Je pris les documents, il y a avait tout. A vu d’œil, le calcul allait jouer en la faveur de Rachid.
Je pense qu’une augmentation de 25 pour cent allait se faire. Mais je préférai garder cela pour moi.

Nous avons longuement échangé Rachid et moi quand il me posa la question :
Toi tu es marié ?
Je ne savais pas quoi répondre. Plus je le regardais et plus j’étais gêné. Il portait une jellaba blanche à manche courte qui laissait apparaître des bras bronzés et légèrement bien poilus.
Au pied, il portait des claquettes, d’ailleurs lorsque je suis rentré il m’a demandé à peine avoir franchi la porte de quitter mes chaussures.
J’avais pour mes orteils une paire de claquette qu’il portait je présume ou réservait pour les invités.
Ces chaussures d’appartement avait un odeur de propres.
Recevait-il souvent des hommes, des femmes chez lui ?
Je ne pouvais le savoir mais cela émoustillait mes interrogations.
-Karim, Karim, que se passe t-il ?
En effet, je m’étais évadé l’espace de quelques secondes pendant que je feuilletais les documents qui m’avait remis.

Tout va bien Rachid, il est déjà 19H30 heureusement que nous sommes en Week-end.
« oui, je veux bien un 2ième verre.
La discussion tournait autour de nos vies respectives, il échangeait sur ses enfants partis étudier à Londres sa ex femme avec qui il avait gardé de bons contacts et sa future retraite.

Mon boulot m’oblige à faire parler les gens afin que je puisse au mieux étudier leurs dossiers.
Rachid s’est soudain rapproché de moi avec son verre de vin. Il est débout et me lance :
- Et toi mon zine ( mon beau en arabe) ta vie alors ? tu ne m’a pas répondu toute à l’heure.
J’ai pris mon courage à deux mains et lui ai répondu.
« Ma vie, elle se résume à : J’ai 36 ans, je vis seul depuis toujours, je n’ai pas d’enfant et j’aime les voyages, d’ailleurs je rentre d’un long séjour en Asie. Oui j’ai posé un congés sans solde de 6 mois.
J’ai découvert différentes cultures et cela m’a énormément fait du bien. Avant d’accepter cette nouvelle mission de la caisse de retraite j’avais besoin de prendre l’air. J’ai débuté jeune à la cram, j’avai ...

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